Pascal Dubois
Energy Manager chez Airbus Toulouse
Fin 2023, le site toulousain d’Airbus sera alimenté en chaleur renouvelable grâce à deux installations biomasse. La première date de 2013, et la mise en service de la seconde est prévue pour fin 2023. Toutes deux sont interconnectées via à un réseau de chaleur interne, et permettront, à termes, de chauffer plus de 800 000m² de surface (plus de 60 bâtiments). Le passage à la chaleur renouvelable s’inscrit dans la stratégie de décarbonation mise en place par...
Le projet
Témoignage en images
Transcription du témoignage de Pascal Dubois
Découvrez le témoignage de Pascal Dubois qui, grâce à l’expertise et au soutien financier du Fonds Chaleur de l’ADEME, a augmenté la part d’énergie renouvelable de son entreprise.
Sur le site toulousain d’Airbus, se trouve le siège social de l’entreprise, ainsi que des chaînes d’assemblage de différents types d’appareils, notamment des avions courts et longs courriers. En quelques chiffres, cela représente 21 000 employés sur plus de 700 hectares.
Depuis 2013, la première chaufferie biomasse est en service sur ce site. Suite à des résultats positifs et dans le cadre de la feuille de route de décarbonation d’Airbus, une deuxième chaufferie sera mise en service d’ici fin 2023. Ces deux chaufferies seront interconnectées au réseau de chaleur interne du site et permettront de chauffer jusqu’à 800 000 m² de bâtiments, principalement industriels.
La deuxième installation biomasse est un projet initié par Engie Solutions, qui accompagne Airbus dans sa stratégie de décarbonation des usines et assure également l’exploitation et la maintenance du chauffage sur le site toulousain.
Le premier argument en faveur de cette initiative est écologique. Airbus œuvre pour réduire son empreinte environnementale et a des objectifs ambitieux de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. L’utilisation de chaleur renouvelable pour chauffer plus de 800 000 m² de bâtiments constitue un levier clé dans la stratégie de décarbonation du site.
Le deuxième argument est financier. La chaleur renouvelable permet de faire face aux fluctuations des coûts des énergies fossiles. Airbus dispose de deux chaufferies biomasse : la première, mise en service en 2013, a une puissance de 14 MW et fournit jusqu’à 30 GWh par an. La seconde installation, prévue pour fin 2023, sera de 20 MW, portant la puissance totale à 34 MW.
Ces deux chaufferies sont interconnectées sur le réseau de chaleur interne, qui mesure plus de 15 km de long et dessert plus de 60 bâtiments sur le site industriel. La biomasse permettra d’atteindre un taux d’énergie renouvelable de 86 %, le supplément étant assuré par des chaufferies gaz.
Au total, pour ces deux installations, Airbus a reçu un financement de l’ADEME via le fonds chaleur à hauteur de 35,5 %.
La chaleur renouvelable offre des bénéfices multiples à l’entreprise, tant énergétiques qu’écologiques et économiques. Cet investissement est perçu comme durable.
Témoignage en podcast
Les financements
- Coût global du projet : 34.1M d’€
– Chaufferie existante : 8.2M d’€
– Nouvelle chaufferie : 25.9M d’€ HT - Financement de l’ADEME : moyenne totale sur l’ensemble des installations de 35.5%, soit 12.1M d’€
– Chaufferie existante : 3.1M d’€ (38%)
– Nouvelle chaufferie : Subvention ADEME via l’appel à projets BCIAT de 9M d’€ (35%)
Les enjeux
Le site toulousain d’Airbus est passé à la chaleur renouvelable via l’installation d’une chaufferie biomasse en 2013. En lieu et place du fioul, cette installation a permis de réduire l’impact carbone du site industriel en s’affranchissant de cette énergie fossile. La solution biomasse s’est imposée sur ce site industriel dont la localisation un peu excentrée permettait d’envisager, sans contraintes fortes, la livraison de bois.
En 2023, l’industriel s’est engagé à :
- réduire de 20% l’achat d’énergie d’ici à 2030 par rapport à l’année de référence...
L'infrastructure mise en place
L’installation existante, utilisée depuis 2013, est composée d’une chaudière biomasse vapeur d’une puissance de 14 MW, produisant 30 GWh/an équivalent à 5500 tCO2 évitées par an. Cette chaudière est couplée à des dispositifs d’efficacité énergétique tels qu’un préchauffeur d’air ainsi qu’un économiseur sur les fumées de 1,5 MW.
Alimentée en plaquettes forestières et déchets de l’industrie du bois qui proviennent d’un rayon de moins de 80 km de la plate-forme de Longages, la chaufferie consomme entre 17 000 à 22 000 tonnes de bois par an. Le bois...
Les acteurs du projet sur le territoire
Ces installations biomasse, que ce soit en phase de construction ou d’exploitation, sont créatrices d’emplois non délocalisables, contribuant au développement économique local et régional.
De la même manière, l’approvisionnement bois permet de dynamiser la filière bois locale. Sur la base des ratios de création d’emplois pour 1.000 tonnes équivalent pétrole suivants * : 6,4 ETP pour la filière « plaquettes » et 7,7 ETP (*) pour la filière « broyats/DIB », le projet devrait créer entre 50 et 55 emplois durables. (*coefficients issus de l’étude ADEME 2007...