LES ENJEUX
Le Groupe Bel est engagé en faveur du Développement Durable depuis 2003, et son adhésion au Pacte Mondiale des Nations-Unies. En 2019, le Groupe évolue et fait de la responsabilité et de la profitabilité, les deux piliers indissociables de son modèle d’entreprise.
Fortement engagé, le Groupe renforce en 2022 son objectif de réduction carbone afin de contribuer à limiter le réchauffement climatique sous le seuil de + 1,5°C , impliquant une réduction nette d’1/4 des émissions de gaz à effet de serre de Bel, sur toute sa chaîne de valeur d’ici 2035.
Pour atteindre son objectif, le Groupe a prioritairement agi sur ses usines, et mis en place des initiatives pour améliorer l’impact carbone de son outil industriel d’ici 2025 : réduction et optimisation des consommations grâce à des programmes internes, amélioration de l’efficacité énergétique et recours aux énergies renouvelables
La chaleur renouvelable s’est avérée être la première solution envisagée, car la production de chaleur est un des volets les plus énergivores. Le Groupe multiplie cependant ses actions au-delà de ce volet, de la production au recyclage des emballages, Bel opte pour une démarche écologique tout au long de ses étapes.
Dans ce contexte, 3 chaufferies biomasses ont déjà vu le jour au sein des usines de production françaises du Groupe. En 2012, Cléry le Petit est la première à être équipée d’une chaufferie biomasse, suivie de Sablé sur Sarthe en 2015. En 2022, le Groupe Bel réitère l’expérience sur le site d’Evron, 1ère usine de production de Babybel dans le monde..
Ce troisième projet a vu le jour pour répondre aux engagements environnementaux que le Groupe s’est fixé, loin des enjeux de productivité du monde industriel, le critère du bilan carbone était l’argument principal de ce passage à l’acte à Evron. En effet, à l’époque la rentabilité du projet à court terme, n’était pas un critère décisif. Cependant, en prenant en compte l’argument financier sur le long terme, il a tout de même pesé dans la balance. En effet, passer à la chaleur renouvelable devait permettre à l’entreprise d’assurer une facture énergétique stable et maitrisé, tout en s’affranchissant des fluctuations futures du coût de l’énergie fossile.
Les enjeux de cette transition sont donc multiples : réduire l’impact industriel sur l’environnement, s’affranchir des fluctuations du coût des énergies fossiles, privilégier l’utilisation de ressources énergétiques locales et durables, répondre aux enjeux des structures de production…
Avant de se lancer dans la construction de la chaufferie biomasse sur le site d’Evron, Bel a réfléchi à toutes les possibilités qui s’offraient à eux. En effet, la collectivité est dotée d’une chaufferie biomasse qui alimente bâtiments publics et logements de la commune via un réseau de chaleur. Ainsi, pendant un temps, l’idée de se raccorder directement à la chaufferie biomasse de la commune via ce réseau de chaleur a été soulevée, dans une optique de mutualisation des installations existantes. Mais après études, cela n’a pas pu aboutir du fait des besoins industriels spécifiques de Bel. La chaufferie biomasse de la collectivité n’était pas dimensionnée pour y répondre.
Afin d’être accompagné au mieux pour la construction de sa propre chaufferie, le Groupe Bel s’est donc associé à IDEX, entreprise française indépendante de services énergétiques. Elle supervise l’ensemble des actions liées à la chaufferie biomasse : conception, fabrication, montage, installation, mise en service et exploitation.
L'infrastructure mise en place
La réflexion autour des besoins thermiques de l’usine d’Evron a d’abord conduit à une installation de récupération de chaleur fatale. En effet, avant toute chose, Bel a souhaité récupérer la chaleur « perdue » issue de ses process : une ressource disponible directement sur site. Cette chaleur fatale est dorénavant réutilisée pour l’eau chaude sanitaire et permet une réduction de 1 284 T CO2/an
Ensuite, le Groupe a franchi un nouveau cap en complétant leur installation chaleur fatale par une chaufferie biomasse à haut rendement, s’inscrivant dans la démarche environnementale globale de Bel. Cette chaufferie biomasse, inaugurée en 2022, vise à remplacer tout ou partie du gaz nécessaire pour la production de vapeur.
Le Groupe Bel a choisi la biomasse, car il s’agit de la solution renouvelable qui correspondait le mieux à leur besoin, notamment en termes de performance. La biomasse en tant que telle permet, en effet, de répondre aux enjeux industriels. De plus, cette nouvelle installation plus moderne, leur offre un meilleur pilotage et ainsi une réduction de la consommation. Non seulement la chaufferie biomasse permet de réduire l’empreinte carbone, mais elle répond aussi aux besoins en chaleur des usines.
A Evron, la biomasse sert à produire la vapeur utilisée dans le process de transformation et de séchage des fromages. En effet, la pasteurisation et la stérilisation sont des procédés qui ne fonctionnent que grâce à la vapeur que l’on obtient en chauffant l’eau à très haute température. Auparavant, la production de vapeur était entièrement assurée par une chaufferie au gaz naturel, qui n’intervient plus qu’en appoint à ce jour lors des pics d’activité ou des périodes de maintenance de la chaufferie biomasse.
Il s’agit d’une chaudière à 15 bars de pression vapeur saturée, d’une puissance de 6.6MW, ayant une capacité de production de 10 tonnes de vapeur par heure. Au total, la chaufferie produit 35 000 à 40 000 MWh de chaleur par an, ce qui correspond à 80% des besoins de l’usine. La chaleur fatale quant à elle couvre 10% des besoins thermique du site.
L’installation, compatible avec la règlementation ICPE2910, est équipée d’un dépoussiéreur et d’un filtre électro statique pour que la fumée soit traitée de sorte à respecter le confort des usagers. Quant aux cendres, elles sont collectées et triées selon leur origine. Leur plan d’évacuation est défini selon la qualité de celles-ci. Elles pourront ainsi être valorisées sous forme d’épandage, ou de matériaux pour la construction de maisons.
- Durée des travaux: 1 an
- Mise en service: juillet 2022
Les acteurs du projet sur le territoire :
Bel et IDEX ont porté une attention particulière au choix des entreprises partenaires lors de la phase de travaux : une quinzaine d’entreprises françaises ont participé à la construction de la chaufferie biomasse, contribuant ainsi à la dynamisation de l’activité locale.
Chez IDEX, en charge de la construction et de l’exploitation de la chaufferie, 3 équivalents temps pleins sont directement liés à ce projet.
De plus la chaufferie sur le site d’Evron a contribué à renforcer les liens avec la filière bois : 10 fournisseurs locaux garantissent l’approvisionnement du site en combustible. A terme, le Groupe Bel souhaite intégrer leurs producteurs laitiers dans le cercle d’approvisionnement bois, afin de favoriser une économie circulaire et profitable pour l’ensemble de ses partenaires.
Par ailleurs, le secteur des transports est également impacté par le projet dans le cadre de l’approvisionnement bois de la chaufferie. En moyenne, 3 à 4 camions viennent alimenter le stockage de l’installation chaque jour, générant ainsi de l’activité pour les entreprises de livraison.