Réseau de chaleur/froid

Jacky BOTTON

Maire de Pons

La ville de Pons, en Charente-Maritime, a renforcé en 2021 son réseau de chaleur biomasse par une centrale solaire thermique. La collectivité améliore ainsi son mix EnR passant de 75% à 90% de chaleur d’origine renouvelable. Au-delà du bénéfice environnemental, l’installation solaire thermique permet aux usagers de réaliser des économies sur leur facture énergétique et d’assurer un coût stable dans un contexte de crise énergétique et d’augmentation du prix des énergies fossiles.. Le solaire thermique est une énergie renouvelable, disponible localement et compétitive. L’énergie solaire thermique n’est pas exposée à la variabilité du marché des énergies.

Pour Jacky BOTTON, la chaleur renouvelable c’est profitable d’un point de vue écologique, mais aussi financier.

Le projet

SOLUTION RETENUE

Centrale solaire thermique reliée au réseau de chaleur urbain

OBJECTIFS

S’affranchir des fluctuations de prix des énergies fossiles en augmentant le taux d’EnR

DISPOSITIF

Centrale solaire thermique de 1800 m² avec une puissance de crête à 2,8 MW

INVESTISSEMENT

1.3 M d’€ dont 44.6% financés par le Fonds Chaleur de l’ADEME, soit 580 000 €

Témoignage en images

Témoignage en podcast

LES ENJEUX

Le recours à la chaleur renouvelable fait partie intégrante de la politique de transition énergétique de la ville de Pons. La collectivité, déjà équipée d’un réseau de chaleur alimenté par une chaufferie biomasse depuis une douzaine d’années, est allée plus loin en 2021 avec la création de la centrale solaire thermique baptisée EMASOL.

EMASOL a été développée et financée par l’entreprise bordelaise NEWHEAT, fournisseur de chaleur renouvelable, chargée de la conception, de la réalisation, et de l’exploitation de la centrale solaire thermique pour les 25 années à venir. Il s’agit de la première centrale solaire thermique sur trackers reliée à un réseau de chaleur urbain en France.

L’objectif de la collectivité : maximiser le taux d’énergies renouvelables (ENR) du réseau urbain pour réduire l’impact carbone au maximum, et ainsi garantir aux usagers une chaleur à un prix compétitif et stable. Le solaire thermique permet de réduire la facture énergétique et de s’affranchir des fluctuations de coût des énergies fossiles. Un argument de poids dans un contexte de crise énergétique.

En misant sur le solaire thermique, Pons avait pour ambition de soutenir encore son effort de réduction de son impact carbone, de gagner en indépendance énergétique et de stabiliser ses coûts énergétiques sur le long terme.

Grâce à sa puissance actuelle, la centrale peut supporter une extension du réseau de chaleur raccordant 3 bâtiments HLM et une entreprise industrielle. A terme, la collectivité souhaite qu’un maximum d’usagers puissent bénéficier d’une chaleur renouvelable, locale, à un coût stable et compétitif.

L'infrastructure mise en place

Le réseau de chaleur de la ville de Pons alimente en chauffage et en eau chaude sanitaire (ECS) une dizaine de bâtiments publics dont 3 établissements scolaires, la caserne des pompiers, la salle des fêtes, l’hôtel de ville annexe, la piscine, le gymnase, le foyer des étudiants et le foyer du 3ème âge.

Géré par Dalkia, via une délégation de service publique (DSP), le réseau de chaleur était jusqu’en 2021 alimenté par la biomasse à hauteur de 75%, avec un complément gaz.

La mise en service de la centrale solaire thermique EMASOL en 2021 a permis de réduire la part assurée par le gaz à environ 5%. Utilisée en priorité par rapport à la biomasse, la centrale solaire thermique permet au réseau de chaleur urbain d’atteindre un taux d’EnR d’environ 95%.

Implantée sur un terrain d’environ 5000 m², la centrale EMASOL possède une surface de capteurs solaires thermiques de plus de 1800 m² représentant une puissance de 1.5MW. Installés sur trackers, les capteurs solaires thermiques pivotent pour suivre la course du soleil au fil de la journée, améliorant ainsi la productivité de la centrale solaire thermique.

L’énergie livrée sur le réseau avoisine les 1000 MWh par an. Ce volume d’énergie fournie en remplacement du gaz correspond à une réduction annuelle de 250 tonnes d’émission de CO2 (l’équivalent des émissions de 250 voitures roulant 10 000 km par an).

Associée à une cuve de stockage de 500 m3 fonctionnant comme un ballon d’eau chaude, la centrale solaire thermique peut alimenter en chaleur des bâtiments dont le moment de consommation diffère du moment de production. Une cuve de stockage assure un fonctionnement permanent de la centrale, et permet notamment permet de faire face en période hivernale en stockant l’équivalent de 4 jours de consommation.

Pensée dans une optique de complémentarité des EnR, la cuve est utile aux deux sources d’énergie renouvelable, ce qui permet de réponde aux consommations usuelles comme aux pics de la demande. Aujourd’hui lorsque les pics sont anticipés, la chaleur issue de la biomasse est stockée pour faire face sans recours au gaz.

Durée des travaux: 9 mois

Mise en service: septembre 2021

Les acteurs du projet sur le territoire :

La construction de la centrale solaire thermique a mobilisé pendant 9 mois des entreprises françaises, dynamisant ainsi l’économie du territoire. Quant à l’exploitation et la maintenance de l’installation, elles génèrent 2 équivalents temps plein chez Newheat.
L’installation solaire thermique profite aussi aux usagers en leur permettant de faire des économies sur leur facture énergétique. A titre d’exemple, la caserne des sapeur pompiers raccordée au réseau de chaleur constate une économie de 600€ par an sur sa facture énergétique.